CHAPITRE XXIV - Deux émules de Lamarck : Erasme Darwin et Cabanis.
CHAPITRE XXIV
DEUX ÉMULES DE LAMARCK : ÉRASME DARWIN ET CABANIS
Nous savons déjà que l'on a voulu voir dans LAMARCK un disciple d'ERASME DARWIN
(1). Sans doute le principal ouvrage de celui-ci, sa Zoonomia (2), dont le
chapitre consacré à la génération (3) contient des vues très puissantes sur
l'évolution, parut en 1791, mais rien ne permet de croire que LAMARCK en ait eu
connaissance, pas plus d'ailleurs que de la traduction française parue en 1810,
à une époque où il avait déjà exposé l'ensemble de sa théorie. D'ailleurs, mieux
que toute discussion, un rapide exposé des idées d'ERASME DARWIN nous montrera
toutes les différences, comme aussi les quelques coïncidences que l'on trouve
dans l'œuvre de ces deux savants.
Pour ERASME DARWIN, tous les animaux ont une origine semblable : ils proviennent
d'un simple filament primordial, différencié par des irritabilités diverses, si
bien que la grande variété d'espèces d'animaux qui habitent aujourd'hui le globe
terrestre, peuvent tirer leur origine d'un petit nombre d'ordres naturels (4).
Pour lui encore, la terre et l'océan étaient peuplés de productions végétales
longtemps avant l'existence des animaux, et plusieurs familles d'animaux
existaient longtemps avant d'autres :
(1) ERASME DARWIN, (1731-1801) qui fut le grand-père de Ch. Darwin, était
médecin de campagne : esprit très curieux, il s'occupa de mécanique, d'histoire
naturelle et aussi de poésie didactique : c'est ainsi qu'il composa en vers
divers ouvrages de botanique : « The botanical Garden », et « The Loves of the
Plants » (traduit en français par DELEUZE, sous le titre : « Les amours des
Plantes » Paris 1802).
(2) Elle eut trois éditions anglaises : la dernière fut Traduite en français par
KLUYSKENS, sous le titre : Zoonomie ou lois de la vie organique (4 vol. in-8,
Gand, 1810). Nous citerons d'après le deuxième volume de cette traduction.
(3) II. Sect. XXXIX : p. 230-391.
(4) Op. cit., p. 276.
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